Publié dans Culture

Institut français de Madagascar - Christian Sanna expose « Fady kambana »    

Publié le mercredi, 07 juin 2023

Un événement à découvrir pour le public intéressé par la photographie et la culture malagasy. Dans le cadre de la célébration des « Droits des enfants malagasy à la lumière des droits internationaux », l’artiste Chrisitan Sanna, célèbre pour ses photographies fascinantes et expressives, expose sa série de photos ayant pour thème « Fady kambana » ou « Les jumeaux maudits » de Mananjary sur les murs de l’Institut français de Madagascar sis à Analakely. Une exposition qui a ouvert ses portes depuis mardi et se poursuivra jusqu’au 30 juin prochain. Avec son exposition intitulée « Fady kambana », le photographe Christian Sanna met en lumière une nouvelle vision de ce sujet bien connu à Madagascar à travers une série de portraits familiaux.

Plutôt que de représenter le « Fady » sous l’angle de la tristesse, Christian Sanna veut mettre au premier plan ces familles en tant que pionniers du changement. Ce photographe qui s’inspire des portraits familiaux traditionnels met en avant la relation qui unit la mère et ses enfants afin de montrer l’opposition ridicule entre l’amour maternel et la peur de l’interdit. A noter que chez les « Antambahoaka » de la côte Sud-Est, dans la région de Mananjary, élever des jumeaux est encore interdit. Cette pratique ancestrale toujours en vigueur consiste à rejeter les jumeaux à la naissance ou à les abandonner. Autrefois, ils étaient tués ou l’un des deux était exclu du village. 

Tradition 

Les chefs traditionnels de l’ethnie appelés « Ampanjaka », encore attachés à cette tradition, perpétuent la pratique au mépris des conventions et traités sur les droits des enfants, tous ratifiés par les autorités malagasy. Mais depuis quelques années, certaines mères ont décidé de rompre l’interdit en gardant leurs enfants quitte à être mis au bain de la communauté. Par amour pour leurs enfants, ces mères courent le risque d’être rejetées par leurs conjoints, leur famille et la communauté, exclues du tombeau familial, les mettant ainsi dans une grande précarité qui alimente d’autant plus la croyance dans la malédiction. Rappelons que ce travail fut réalisé en 2013 en partenariat avec l’association « Tsy manary zaza » composée par les mères. L’association a été mise en place grâce à l’appui du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour défendre le droit des enfants et aider les parents à élever leurs jumeaux. La plupart de ces mères suivent des formations dispensées par le PNUD pour apprendre à subvenir aux besoins de leur famille et retrouver une vie plus décente. Bref, à travers l’exposition « Fady kambana », Christian Sanna a exploré l’histoire et la culture des jumeaux maudits de Mananjary, ainsi que les croyances et les préjugés entourant les jumeaux dans une partie de la société malagasy. 

 

Si.R

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Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

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